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je découvre seulement les livres de monsieur signol et je les ai adore ! quelle verite sur tout ce qui nous
Par Anonyme, le 28.05.2025
salut rené, toujours sur la place..? je t'espère comme tu l'a toujours été, ''au top de tout '' bise. serge
Par Anonyme, le 05.05.2025
je viens juste de terminer les deux romans c juste fabuleux je remercie le bon dieu qui les a mis entre mes
Par Anonyme, le 24.12.2024
bonjour.
je suis en train de lire les livres consacrés à cette dynastie,des grives aux loups et les suivants,
Par Anonyme, le 05.11.2024
très beau commentaire que le vôtre, bien que vieux de plus de 10 ans. je suis justement en train de relire des
Par Anonyme, le 02.02.2024
Date de création : 09.11.2011
Dernière mise à jour :
18.03.2021
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Voilà dix ans déjà que Sebastien Vidal est publié. Dix ans qu'il travaille à coucher sur le papier les émotions, les sensations et les réflexions que lui inspirent les hommes et la nature. Dix ans qu'il remet inlassablement sur le métier son ouvrage, fignolant, polissant, subliment les mots. Son écriture puissante s'est affinée avec le temps, gagnant en précision et en pureté. Le travail inlassable est venu au service du talent. Après avoir travaillé ses gammes, pendant ces longues années, Sébastien Vidal est devenu un virtuose des mots, enrichissant son univers de ses lectures, de la musique et du cinéma. Sautant d'un éditeur à l'autre, comme un écureuil de branche en branche, comme Clara Morgane de...non, pas de métaphore scabreuse, Sébastien Vidal a grandi, s'est assagi, proposant plus qu'il n'impose ses pensées. Ses coups de gueule conservent la puissance des coups de poing mais l'homme écrit davantage dans la nuance et tourne le dos à la facilité et aux excès de colère qui n'apportent rien de bon, dans les livres comme dans la vie. Tout ça pour vous dire ou vous écrire que notre homme publie à partir de ce jour un roman noir somptueux intitulé "Ça restera comme une lumière" Comme pour sortir de sa zone de confort, Sebastien sort de sa Corrèze adorée, c'est la première fois depuis dix ans. Il nous emmène à Missoulat,avec un "t", donc ce n'est pas une ville du Montana.. Il nous entraîne dans le sillage de Josselin, un homme recraché par l'Armée Française qui l'a rapatrié du Mali, suite à un accrochage dans lequel il a laissé un œil et beaucoup d'illusions. Au volant de sa Lancia, Seb aime les belles Italiennes, il va se faire surprendre par un chevreuil que le destin a placé sur sa route. Lui qui cherchait à redonner un sens à sa vie en recherchant les paysages rencontrés lors de vacances heureuses qui ont marqué son adolescence, va rencontrer un homme déterminant pour sa reconstruction : Henri Chabiran. Quel joli nom! Où va-t-il chercher des patronymes pareils? Ils vont vivre ensemble des événements extrêmes qui font de ce livre un roman aussi noir que lumineux, aussi émouvant que palpitant.... Sebastien signe un ouvrage remarquable qui traite avec pudeur du syndrome post-traumatique, du handicap, vécu de l'intérieur, du regard des autres, de l'Amitié avec un grand "A". Il explore avec bienveillance les hommes dans toute leur profondeur et leur complexité. Il évoque le Bien et le Mal qui sont en eux, avec beaucoup de finesse, sans jamais être manichéen. Il décrit des paysages des instants bénis, des parfums, des fragrances et des fulgurances comme lui seul sait le faire. Les pages se tournent toutes seules, les images sautent au visage. Le scénario est bigrement efficace, il y a quelque chose de cinématographique dans le style, ce fait de cet ouvrage un bouquin remarquable dans tous les départements du jeu. Et puis le style,...Seb fait partie de ces artistes qui travaillent de sorte que la façon dont ils écrivent une histoire est plus belle que l'histoire elle-même. Seb, tu ne vas pas être content, mais je te le dis quand même : tu es un écrivain. Tu as rejoint le cercle de ceux que tu admires et qui t'inspirent. Chapeau l'artiste! "Ça restera comme une lumière" Sébastien Vidal. Editions le mot et le reste. 318 pages. 20€
Il y avait longtemps que je n'avais pas rédigé de commentaires sur mes lectures dans ce blog. Sans doute parce que je trouvais ce que je cherchais dans les livres dans lesquels je me plongeais. J'en ai lu des passionnants, des intéressants, des amusants. Celui-ci m'a conquis tant il est beau et traite de sujets inattendus mais essentiels. L'histoire démarre doucement dans le sud de la France. On se prend d'affection pour une vieille dame qui vit avec ses souvenirs et un gros chat rond. Elle est douce, elle est humble. En ce début des années 80, elle dresse le bilan de sa vie, et s'apprête à quitter ce monde sans faire de bruit ni déranger personne. Blanche vit seule, mais n'est pas seule, elle convoque très souvent Marcel, son mari disparu il y a quelques années, un mystérieux Vlasta et une adolescente nommée Hélène. La vieille dame est intriguée par le manège d'une jeune fille qui rôde dans l'impasse des mimosas, où elle habite, au volant d'une R5...Jean-Guy Soumy nous entraîne dans le passé d'une femme remarquable qui a risqué sa vie pour sauver des enfants juifs, lorsqu'elle avait vingt ans. Il s'efface derrière, pour les incarner avec finesse et réalisme non pas une femme mais deux. Avec subtilité, il fait remonter à la surface des événements qui ont assombri l'Histoire de notre pays, sans jamais les juger, ce n'est pas le sujet du livre. Il évoque la souffrance des survivants de la Shoah, qu'on croyait vivants mais qui n'ont fait que survivre, privant leurs enfants de leur passé, espérant ainsi les préserver. Jean-Guy Soumy nous emmène dans "sa" Creuse qu'il décrit avec une sobriété somptueuse que ne démentiraient pas les néo-impressionnistes de l'école de Crozant. Ce livre est un kaléidoscope de paysages splendides , de senteurs capiteuses, de parfums de sous-bois, d'émotions fortes et pures et d'amour éperdu. Comment peut-on faire exploser avec une telle force ce que la plume de l'écrivain suggère avec sobriété et pudeur? Ce livre m'a fait fondre. Une femme juste de Jean-Guy Soumy. Collection Terres de France. Editions Presses de la Cité. 20€
J'ai découvert le deuxième album de Xavier Besse et depuis, je l'écoute en boucle. Xavier est auteur-compositeur-interprète. Et ses textes posés sur ses compositions réveillent en moi des émotions extrêmes, au point de me filer des picotements dans les joues. Je ne sais pas si quelqu'un d'autre que moi a déjà ressenti ça, mais c'est aussi délicieux que rare. Jusqu'alors, seuls Bashung, Brel, Souchon, Cabrel,Le Forestier, Brassens et Léo Ferré y étaient parvenus. Tout me parle dans cet album : les textes ciselés dans la plus pure tradition des Trenet et autres poètes chantant (fous ou non), les mélodies superbes, les instruments utilisés (piano, violon, alto, bandonéon, trombone et percussions), les voix, et le mixage parfait. Seize titres. Mes préférés : entre Cancale et Saint Malo, j'ai mal à ma France Enfant et le dormeur du val. Les autres sont magnifiques également. Difficile d'en dire davantage. De la très belle musique de tradition française aux textes puissants et délicats, mâtinés d'un brin de nostalgie. Le regard sans complaisance que pose Xavier sur notre société et le temps qui passe est pertinent et si joliment exprimé. J'ai pas envie que cet album reste dans l'anonymat. Il pourrait rendre tant de gens heureux.
Il y a longtemps que Akowapa me faisait de l'œil, du haut de la bibliothèque. J'avais adoré Woorara, beaucoup aimé Carajuru. Curieusement, je n'étais pas décidé à ouvrir le 3ème volet de la trilogie. L'envie est venue alors que je venais de refermer "Alex" de Pierre Lemaître. L'histoire se déroule dans la Corrèze des montagnes, celle que l'Homme n'a jamais pu dompter, celle qui donne beaucoup à ceux qui savent la regarder, mais qui ne se livre pas. Ce petit bout de Corrèze est un pays à lui tout seul. Sa description ressemble fort à une déclaration d'amour de la part de l'auteur. La première scène décrit la fin de l'histoire. Et puis, à la faveur d'un flashback digne des grands cinéastes américains, on se retrouve dans l'intimité de trois braqueurs qui réussissent un cass sans casse, avant que le scenario ne dérape sur les routes glissantes et escarpées qui surplombent les gorges de la Luzège. On retrouve les personnages hauts en couleurs auquel on est attaché depuis le premier des trois tomes. Walt Brewski , membre de l'élite gendarmesque, qui est devenu au fil de la lecture un familier du lecteur est lancé en parallèle du SRPJ sur la piste des casseurs, à l'nitiative d'un truculent juge d'instruction qui porte un bien joli nom... Ne faisons pas durer le suspense, ce polar est magistral. Sur la forme déjà. Je me souviens d'une rencontre entre Franck Bouysse et Ron Rash, au cours de laquelle les deux hommes s'accordaient à penser que la façon dont on écrit une histoire est plus importante que l'histoire elle-même. Sébastien Vidal en apporte la preuve sur le papier. La description des personnages, des paysages, des parfums est saisissante. La rigueur avec laquelle l'enquête est menée témoigne de l'expertise de l'auteur dont le passé de gendarme garantit la vraisemblance de l'enquête .La construction de ce roman est très soignée, les références littéraires, philosophiques, cinématographiques et musicales sont nombreuses. Les personnages sont offerts en pâture à leur implacable destin, qui fait penser aux grandes tragédies de la Grèce antique, tels Antigone de Sophocle. Oui, il y a du Sophocle dans ce livre, mais aussi du Clint Eastwood, du Saint Exupéry, du Stephen King. Sebastien profite d'avoir la parole pour nous exposer, sans jamais donner de leçon, sa vision de la vie, qu'il rend si belle. Il exhibe ses vrais trésors qui nous entourent mais nous échappent parfois : l'amour, l'amitié, le partage, la volonté d'aller plus haut et plus loin. Sa sensibilité extrême est contagieuse et, à la lecture de ce livre, nous vibrons à la vue d'un coucher de soleil, d'une jolie femme dénudée, d'une tranche de Salers, ou des feulements métalliques d'un bolide italien. Tout ça sur fond musical de "Brothers in arms" de Dire Straits. Ceci-dit, Sébastien Vidal n'est pas dupe, il ne se contente pas de contempler le meilleur de l'Homme, il nous fait basculer dans ce qu'il a de plus sombre.Et nous fait rencontrer l'Horreur. Celle qui est générée par la bêtise, l'ignorance, la cupidité, l'indifférence aux autres, la peur de soi-même et des autres. Ce roman est magnifique de générosité , de maîtrise, de poésie. Comme tous les ouvrages de Sébastien Vidal, il défend une morale. Il nous appartient de toujours faire triompher le meilleur qui est en nous sur le pire. La photo de couverture est un chef d'œuvre qui résume parfaitement ce polar. Bravo à Hélène Delarbre. Akowapa de Sébastien Vidal. Edition Lucien Souny.334 pages. 7,90€
J'ai attendu avant d'ouvrir le dernier roman de Franck Bouysse. "Né d'aucune femme"... Il n'y a que lui pour trouver de tels titres. Lorsque je me suis senti prêt , je me suis plongé dans cette histoire, incroyablement atroce, et pourtant si belle lorsqu'elle est couchée sur le papier par la plume de Franck Bouysse. J'ai cherché des amarres et des repères, mais je me suis perdu. Tel un petit garçon plongé dans un conte peuplé de personnages grimaçants, j'ai eu peur. Puis, je me suis retrouvé. Mais différent. Je n'ai pas trouvé ce que j'étais venu chercher. Mais j'ai récolté ce que je ne cherchais pas, cueilleur de champignons parti à la recherche de coulemelles qui rapporterait une belle fricassée de girolles. Jamais un livre, un film, une chanson ne m'avaient autant rapproché de la Femme. Jamais je ne m'étais autant senti dans leur corps, jamais je n'aurais imaginé la souffrance de celles qui sont forcées avant ce livre. Jamais je n'avais senti la féminité qui est en moi et qui aurait pu l'emporter biologiquement sur mon statut de mâle. Dire que ce sentiment confus m'a été inspiré par un Corrézien, montagnard et barbu de surcroît. Hier soir, j'ai loupé un créneau, preuve que ma teneur en hormones féminines n'est pas redescendue. Et que de surprises littéraires! Le vocabulaire de Rose est très contemporain, résonnant curieusement dans un univers très dix-neuvième, dont la désuétude est délicieuse. Franck Bouysse réinvite l'écriture, le texte coule, entraînant les dialogues, habituellement identifiés par des tirets, dans le flot d'un récit impétueux et flamboyant. Franck Bouysse nous décrit l'Humain, dans ce qu'il a de pire, sans complaisance, mais aussi dans ce qu'il a de meilleur et de la plus belle façon. Il reste tapi dans l'ombre, témoin de l'Horrible et du Magnifique. "La lâcheté est la meilleure alliée du Mal", nous chuchote t-il. Il semble passif devant le Pire mais nous exhorte à le rendre inacceptable. Je suis encore étourdi de la lecture de "Né d'aucune femme". Je suis confus d'être du côté de ceux qui portent un sexe intrusif, potentiellement violents et violeurs. Ce livre m'a élévé vers le sublime. Sentiment rare et magnifique, mais qui m'a donné le vertige.
Lorsque Glaise est sorti, en septembre dernier, j'ai souffert d'une grande frustation. A l'époque, je ne pouvais pas le lire. J'ai acheté plusieurs exemplaires, pour les offrir à mes proches ,m'interdisant de les ouvrir. Je caressais la couverture qui représente une cabane de bois photographiée en débullé assumé, remarquant le "Glaise" orange qui détonne heureusement sur le papier traité en sépia, espérant le mois de février. En février, je pourrais enfins l'ouvrir... Franck Bouysse nous installe dans un village du Cantal, en août 1914, avec une facilité déconcertante. Il nous détaille le mode de vie d'autrefois, les outils, le mobilier avec délectation. Le quotidien de nos arrière grand-parents surgit avec un réalisme étonnant. La flamme d'une lampe-tempête qui vacille, projetant les ombres des vaches sur le mur en pierres d'une étable, la cour de la ferme investie par des poules qui prospectent le sol, le croupion en l'air, le bruit du couvercle de la maie qu'on referme, le claquement de sabots de bois, tout y est. Au fil des pages, les personnages s'installent, les images des puys s'imposent, les ciels cotonneux succèdent aux ciels d'azur, puis aux ciels d'encre. Ici, on est loin du front. Pourtant, la guerre gronde. Sa présence sournoise devient obsédante au fil du récit. La nature change de visage au gré de l'histoire des hommes. Il y a ceux qui font payer à leurs bêtes ce que la vie leur inflige. Et il y a ceux qui les respectent, voire les cajolent. Les personnages croient diriger leur vie, alors qu'ils ne maîtrisent rien. La vie est belle,mais c'est une garce. Elle est aussi impitoyable que la montagne, secouée par les éléments qui nous rappellent que la nature est souveraine. Les personnages les plus monstrueux deviennent finalement les plus attachants. On ne peut s'empêcher d'éprouver de la sympathie pour Valette ou Irène. On réalise avec effroi qu'il y a quelque chose d'eux en nous. Pire : qu'il y a quelque de nous en eux. Comme eux, nous avançons sur une corde raide, risquant de sombrer dans la fange à la moindre pulsion noire. Leur brutalité révèle une fragilité et nous renvoie à nos propres démons que laissent naître nos propres faiblesses. Le texte est d'une beauté à couper le souffle. J'ai en mémoire le vol d'un oiseau de nuit dont le claquement des ailes fait penser à celui des draps étendus sur une corde à linge. Le temps répandu par le balancier d'une horloge... Du pur Frank Bouysse. La fin de l'histoire si imprévisible était pourtant évidente. Ce livre m'a laissé sur le carreau. Ses personnages les plus sombres ont rejoint les Thénardier de Hugo, le Homais de Flaubert, le père de Julien Sorel et le Vautrin de Zola, au plus profond de ma mémoire. Franck Bouysse porte un regard sans complaisance sur eux, pourtant chargé de tendresse. "On n'a pas le droit de les juger, semble t-il nous chuchoter, parce qu'au fond, on n'est pas meilleur qu'eux". Attention touchante : l'auteur immortalise de sa plume les trente-six enfants de Saint Paul de Salers tués lors de la première guerre mondiale. Ce livre est tellement beau que j'ai décidé de le poser sur mon meuble préféré. Parce que c'est un bel objet. Heureusement que je ne l'ai pas lu avant. J'aurais été incapable d'achever mon propre roman. Glaise de Franck Bouysse. La manufacture de livres. 20,90€
Hier soir, je me suis efforcé de regarder la télé. C'est de plus en plus rare et je ne m'en porte que mieux. La perspective d'écouter notre premier ministre me semblait intéressante. De deux choses l'une : ou cet homme nous prend pour des crétins, ou alors "A nous la peur" car on court à la catastrophe. : C'est une bonne idée de vendre Alstom à Siemens parce que Alstom affiche une parfaite santé financière.???! Oui, poursuit-il, dans quelques années, il aurait été trop tard car l'entreprise française aurait été mise à mal par la concurrence étrangère. Belle preuve de confiance dans l'avenir du pays qu'il dirige! Et puis vendre une entreprise parce qu'elle se porte bien! Pourquoi ne pas faire piquer son chien quand il est en pleine forme? Deuxième point : renflouer la sécu en augmentant le forfait hospitalier, c'est gonflé. On aurait pu plafonner le prix de vente de certains médicaments mais non, on privilégie les intérêts des actionnaires de l'industrie pharmaceutique au détriment des malades. Hallucinant. On applique une hausse de la CSG mais on fait des cadeaux fiscaux aux 10 000 familles qui ont fui le pays parce qu'ils payaient trop d'impôts. Les pauvres! Enfin,on augmente le budget du ministère de la défense. Il vaut mieux tuer que soigner. Je pense aux membres fondateurs du Conseil National de la Résistance... Pas un mot sur la protection de la planète : on continue de foncer dans le mur et accélère. On a dit beaucoup de mal sur le glyphosate, mais bon si on ne l'utilise pas on sera moins compétitif que les autres. J'ai éteint la télé ei me suis plongé dans l'écriture . Je me sens mieux avec mes druides qu'avec ces dingues qui nous dirigent.
Je viens de refermer un livre qui m'a particulièrement séduit. Le sujet tout d'abord : Maryse Bastié, jeune Limougeaude au destin exceptionnel, qui reste encore aujourd'hui une héroïne nationale. Maryse nait en 1898 à Limoges. Destinée à travailler dans l'industrie de la chaussure (à l'époque, chez nous, c'était porcelaine ou chaussures, aujourd'hui, c'est CHU ou Legrand), elle va braver son destin et devenir aviatrice. J'avais beaucoup aimé le style à la fois puissant et élégant d'Agnès Clancier dans "Port Jackson", je le retrouve ici au service d'une histoire. D'une belle histoire. Celle d'une femme qui ne doute de rien et dont l'ambition est de ne pas mourir dans son lit (C'est, selon elle, un accident de la vie quand on pilote un avion). Agnès Clancier nous installe dans le quotidien de la jeune pionnière des airs et nous traversons les époques marquantes de sa vie qui coïncident avec l'Histoire de France. On partage ses galères pour trouver un avion, et de l'argent pour le faire voler. Moment fort du roman : le record de durée féminin international qu'elle bat en 1930 en 37 heures et cinquante-cinq minutes. On accompagne Maryse dans ce défi complètement dingue. L'odeur de l'huile chaude monte aux narines, celle de l'essence donne la nausée, on s'inquiète à chaque changement de bruit du moteur. Ses potes ne sont autres que Mermoz, Guillaumet ou Saint Ex. Ils la considèrent comme leur égale et ça fait chaud au cœur, parce que les goujats, rustres et machos abondent à cette époque! Maryse Bastié fait beaucoup pour la condition féminine, sans forcer, en étant elle-même, elle va participer à l'évolution de l'opinion publique. Elle aura la chance (la baraka) de survivre à la deuxième guerre et pourra voter en 1945. Le tour de force de ce roman c'est de donner de la chair à un nom d'école ou de rue, de nous distiller des parfums, des saveurs, des bribes de bons mots, cueillies au détour d'une rue de Paris. Agnès Clancier nous balade dans les épisodes forts de la vie de son héroïne avec un réalisme étonnant, elle retombe toujours sur ses pieds et nous redoutons la fin (parce qu'on connaît celle de Maryse) et parce qu'on est tellement bien dans ce livre, qu'on n'a pas envie que ça s'arrête. Surprise, la fin n'est pas celle qu'on attendait. Qu'on aime les avions et les femmes, ou pas, on ne peut qu'aimer ce livre tout en finesse, en suggestions, en poésie. Une trace dans le ciel. ARLEA 280p.. 20€
Il y a a quelque temps, je confiais sur Facebook, qu'en 2012, j'avais voté Hollande, mais que la prochaine fois, je voterais pour la gauche. Au premier tour j'ai voté pour le candidat qui représentait le mieux mes convictions de gauche. Hélas, il a été écarté par les instituts de sondage, qui après les partis politiques (primaires), écrèment les candidats. De onze, on passe à cinq, à quoi ça sert de voter pour un candidat qui n'a aucune chance? Les électeurs de gauche ont élu Benoît Hamon pour les primaires, tous ses petits camarades ont désavoué notre vote, le président Hollande compris. Lui, il a affirmé son soutien à Macron, au grand dam du principal intéressé, ce qui est très drôle! Ce qui l'est beaucoup moins, c'est que ceux qui constituent ou plutôt constituaient le Parti Socialiste l'ont fait exploser en plein vol. A droite, ils ont fait pareil en maintenant à leur tête le candidat choisi par leurs électeurs, François Fillon. Ce qui soulève une question : serait-on davantage respectueux de ses électeurs à droite qu'à gauche? C'était du suicide que de maintenir la candidature d'un mec qui a gouverné cinq ans et dont le bilan est catastrophique (si si c'est le premier ministre qui gouverne!). En plus, celui qui nous paraissait "propre" comparé à Sarko, est un ripou. Résultat, à la veille du deuxième tour, il en reste deux : le petit Emmanuel qui ne sait pas s'il est de droite ou de gauche, c'est selon, et Marine Le Pen, aussi dangereuse que son père Jean-Marie. Emmanuel a probablement les cuisses plus propres que les vieux politicards, normal, il est plus jeune. Ça me rappelle une histoire : un jour, deux clochards s'asseoient au bord d'une rivière et se déchaussent. L'un des deux dit à l'autre :" Ouah! Tes pieds sont encore plus sales que les miens". "Normal", répond l'autre, "je suis plus vieux que toi". Je sais que Macron défendra la haute finance, et les intérêts du capital au détriment des intérêts du peuple. Je sais bien qu'il va détricoter le service public et privatiser à tour de bras. Je sais bien que les droits des salariés vont se réduire comme peau de chagrin. Mais je sais qu'avec lui, on votera dans cinq ans. Et que le fascisme ne prendra pas le pouvoir. C'est dingue de penser que je vais voter Macron. Mais je suis fier de le faire, car c'est un acte de Résistance au fascisme. Facile et peu dangereux, je sais, mais efficace. Car s'abstenir ou voter blanc favoriserait le retour de la peste brune. J'en appelle à mes amis: "s'il vous plaît, votez Macron, c'est un mec de gauche qui vous le demande".
Décidément , la Corrèze est une terre fertile en auteurs. A croire que Claude Michelet, Claude Duneton, Christian Signol ou Michel Peyramaure ont suscité des vocations. En tout cas, ils ont ouvert un sillon qui recèle des talents, dont la virtuosité investit progressivement les vitrines des libraires et le cœur des lecteurs. A l'instar de Franck Bouysse, d'Anthony Signol, Sébastien Vidal gravit les marches qui mènent à l'excellence littéraire à une allure vertigineuse. Il vient de signer un polar qui fera date. Pionnier de la série "Plumes noires", voulue par la maison d'édition Lucien Souny," Woorara"s'inscrit d'emblée comme un ouvrage qui fera date. L'écriture puissante du Corrézien s'affine et s'affirme un peu davantage après chaque ouvrage. C'est le résultat d'un travail de titan et d'orfèvre à la fois, de celui qui veut toujours faire mieux, pour ses lecteurs comme pour lui-même. A la puissance de ses salves, s'ajoute une précisiobn de sniper. Ses mots sont justes, beaux, exacts, touchants. Ils servent une histoire particulièrement plausible, qui met en scène des gendarmes, leur hiérarchie, une proc, un juge d'instruction, un politique véreux et l'auteur nous entraîne dans les arcanes de la machine judiciaire française, et son expertise en la matière n'est pas discutable, pour qui connaît son parcours professionnel et celui de sa moitié. Il a créé un personnage central, l'adjudant Walter Brewski , qui est aux antipodes des flics auxquels les polars nous ont habitués. Walter ne se klaxonne pas la gueule aux alcools forts, il ne fume pas, ne fréquente pas les univers glauques. Au contraire, il prend soin de lui, s'alimente sainement, fait des pompes ou s'élance pour des footings, afin de s'oxygéner les neurones, et doper sa puissance de réflexion. Il aime les femmes, s'enivre des feulements métalliques de son Alfa V6, mate les rondeurs de ses colègues féminines, aime la vie, les collines verdoyantes de son pays et cultive l'amitié comme d'autres les plantes rares. C'est un jouisseur, Brewski, avec ses zones d'ombre et ses contradictions qui le rendent terriblement humain. L'histoire démarre sur le plateau de Millevaches, à qui Sébastien confie un rôle de personnage à part entière. Tous les ingrédients distillés dans les meilleurs polars sont présents. Le scénario est aussi original qu'efficace, l'Humain l'emporte sur toute autre considération, à tel point qu'on se surprend parfois à éprouver davantage de sympathie pour l'assassin que pour des représentants de la haute hiérarchie des corps constitués. Ajoutez à celà des levers de soleils qui embrasent l'horizon, un suspense à couper au couteau, des séquences dignes de grands moments cinématographiques (je pense à la rencontre avec le hérisson), des descriptions de paysages, d'étreintes, de regards, somptueuses, à tel point que les lectures de Sébastien semblent avoir déteint sur son œuvre (Il est évident qu'il a lu Plateau et qu'il n'en est pas encore remis!). Entendons-nous bien, il ne plagie personne. Mais pour écrire aussi bien, il faut beaucoup lire. Comme dans tous les livres de Sébastien Vidal, il y a une morale. Elle triomphe ici sous la forme de la rédemption. "Woorara" inaugure une série de polars prometteuse, un personnage suffisamment solide et charismatique pour nourrir une série est né. Nul doute que le style puissant et généreux de Sébastien va être révélé au grand jour. Woorara. 315 pages. Editions Lucien Souny. 7.90€.