Le petit Albert garde son troupeau aux abords d'Oradour sur Glane. Une fumée épaisse obscurcit le ciel. Le vent dépose devant lui une feuille à demi calcinée.C'est la page d'un livre de catéchisme. Oradour brûle...Ce livre est poignant. Poignant parce qu'il retrace en détail l'horrible journée du 10 juin 1944 au cours de laquelle 642 personnes civiles périrent. Albert Valade dont la mémoire est prodigieuse, nous raconte par le détail Oradour avant. Et fait revivre des êtres aimés. Il nous restitue des visages, des rires, nous entraîne dans les rues animées du bourg. Les journées sont rythmées par les allées et venues du tram. On entend le martèlement puissant du forgeron, des effluves appétissants s'échappent de la pâtisserie, le docteur Desourteaux salue poliment des dames dans la rue, alors qu'il s'apprête à remonter dans sa PEUGEOT 202. Voilà ce que j'ai vu, senti et entendu en lisant ce livre magnifique, spéculations suggérées par le talent de Albert Valade. L'auteur consacre très peu de pages au massacre qui va rayer Oradour de la carte. Pudique, il ne verse pas dans le sensationnel et le morbide. Il nous décrit sobrement et avec retenue les conséquences de l'horreur perpétrée par des barbares, animé par le devoir de vérité. Pour que personne n'oublie, ou refasse l'Histoire. Ce livre est un merveilleux hymne à l'amour, à la paix et au pardon. A aucun moment, Albert ne nous entraîne dans un tourbillon de haine, qui serait compréhensible, au su de la souffrance endurée par toutes celles et tous ceux qui ont connu  Oradour avant. Il conclut en exhortant la jeunesse " à poursuivre avec tous les peuples de la terre, la construction d'un monde de paix, de justice et de liberté".Un conseil: superposez la lecture de ce livre avec les images du livre de René Gilabert, évoqué dans ce blog. Il faudrait traduire ce livre dans toutes les langues. Albert Valade est un très très grand monsieur. Je suis fier de le connaître.